Certains veulent changer de job.
D’autres veulent réorganiser leur vie.
Moi, ce que je veux, c’est faire coller un post-it sur un mur.
C’est tout.
Juste ça.
Et pourtant, c’est peut-être l’une des démarches les plus frustrantes, sournoises, et destructrices de l’histoire de l’organisation personnelle.
1. La pose naïve
Vous écrivez quelque chose d’important.
- “Ne pas oublier la réunion client”
- “Post-it test pour idée géniale”
- “Acheter du lait (⚠ urgent)”
Puis, vous le plaquez sur le mur. Doucement. Amoureusement.
Il tient.
Vous vous éloignez.
Vous souriez.
2 secondes plus tard : il se décolle comme un drapeau en berne.
2. La tentation de la force brute
Vous insistez.
Vous appuyez plus fort.
Vous faites des cercles avec la paume.
Vous y mettez l’énergie d’un prof en ZEP.
Il tient.
Puis non.
Il s’enroule sur lui-même comme une chenille dépressive.
Le post-it a gagné.
Pas vous.
3. Ce que personne ne vous dit
Un post-it, par définition, n’est pas conçu pour coller longtemps.
C’est temporaire. Éphémère. Précisément ce que vous ne voulez pas.
En plus :
- Sur du crépi, il glisse.
- Sur de la peinture mate, il se décourage.
- Sur du verre, il s’humidifie et tombe à 3h du matin comme un fantôme administratif.
4. Les méthodes désespérées (mais testées pour vous)
La méthode “coin replié”
On plie le coin supérieur pour piéger l’adhésif dans une sorte de pince.
Résultat : ça tient 8 secondes de plus. Mais c’est moche.
La méthode “nettoyage de surface”
Un chiffon humide, une surface propre, un moment de recueillement.
Ça marche. Un peu. Jusqu’à ce que l’humidité se venge.
Le double scotch
Un grand classique de la triche.
Vous scotchez le post-it au mur avec… un autre adhésif.
Vous tuez l’esprit du post-it. Mais au moins, ça tient.
Le washi tape de hipster
Un bout de masking tape japonais design, pastel, qui donne un côté “bullet journal parisien”.
Coût : 9,90€ le rouleau.
Résultat : magnifique.
Stabilité : médiocre.
5. Le hack des professionnels de l’agacement
Collez le post-it à l’envers.
Oui, oui.
Adhésif en bas.
Vous le pliez très légèrement et vous le plaquez vers le haut.
Contre-intuitif. Absurde.
Mais sur certains murs, ça fonctionne mieux.
L’administration vous dira que c’est non conforme.
Mais elle disait la même chose de l’impression recto verso en noir et blanc. Et pourtant.
6. Alternative non violente : abandonner
Utilisez :
- Un tableau blanc (mais le feutre sèche)
- Un panneau liège (mais il faut des punaises)
- Une appli de to-dos (mais vous oubliez de l’ouvrir)
- Un tableau Miro (mais personne ne revient dessus après l’atelier)
Au fond, ce post-it, vous ne l’avez jamais vraiment voulu.
Vous vouliez juste marquer quelque chose, laisser une trace.
Comme nous tous.
En résumé
Faire tenir un post-it, c’est comme faire passer un décret au Sénat :
techniquement possible, mais rarement satisfaisant.
Mais si vous y parvenez, prenez une photo.
Encadrez-la.
Et envoyez-la à 3M avec cette légende :
« Il a tenu. Pas mon couple. Mais lui, oui. »